Le chant du cygne

Ici à l'auberge du cheval blanc, une immense banderole "Go Swannies, Go". Au sommet du pont de Sydney, le drapeau rouge et blanc des Swans a remplacé temporairement le drapeau australien : tout ce que la ville compte d'amateurs de ballon ovale a retenu son souffle cet après-midi pour la finale de première division d'AFL (Australian Football Rules), une variante du rugby dont je serais bien incapable de vous expliquer les règles. Tout ce que je sais c'est qu'ils jouent en maillot sans manches, ça dégage de beaux biceps, et que ce soir les Cygnes (Swans) ont perdu - par un point - contre les Aigles de Western Australia. Mais à peine le temps de souffler, demain une autre finale s'annonce, cette fois en NRL (National Rugby League) - les Broncos contre les Storms. Ah là là, ce week-end, l'australien moyen ne décollera pas de devant sa télé ! Moi, je file à la plage.
White Horse Inn, Crowne Street, Surry Hills.

Soleil de gloire sur Manly

Les ors baroques dont je pleurais l'absence mardi sont déjà de retour. La station balnéaire de Manly, située à 10 kms du centre ville sur la rive nord, est un site exceptionnel qui dispose d’une grande plage à surf côté océan et d’idylliques anses abritées côté baie. Il fut nommé Manly par le Capitaine Phillips qui, en le découvrant en 1788, fut impressionné par l’allure très ‘mâle’ (manly) des hommes des tribus aborigènes qui l'accueillirent. En 1832, on y bâtit un service de quarantaine destiné à isoler les passagers malades arrivant par bateau d’Angleterre. L'urbanisation de Manly ne commença qu’en 1853 quand un dénommé Henry Gilbert Smith y acheta du terrain, démarra un service de ferries et planta les premiers pins de Norfolk qui aujourd’hui sont indissociables de son image. Pins de Norfolk que vous voyez ici.

Expérience psychédélique

Où la faim génère de curieuses visions.
Le jeudi soir est toujours très animé à Sydney à cause du shopping de nuit jusqu’à 21 heures. Je rentrais chez moi quand, dans Oxford Street, je tombe sur ce magasin fermé dont le fond couvert de papier métallisé renvoie dans tous les sens les lumières de la rue. Je m’éclate à mitrailler mais c’est seulement bien plus tard en visualisant la photo à l’écran que je me suis aperçue qu’on y lit très clairement 'Hungry Jack’s', le nom du fast food situé de l’autre côté de la rue. Le pauvre Jack affamé a eu des hallucinations…

Jeu de construction

Il est des matins (rares) où le soleil abandonne la ville. C'était le cas aujourd'hui. Aube grise, pas d'aurore aux doigts de rose chère à Homère, pas d'azurs insolents ni d'ors baroques, pas de lumière assassine taillant les ombres à la hache. Et je découvre combien du charme de Sydney tient à sa lumière époustouflante. Sans elle, la ville n'est plus qu'un jeu de cubes pétri de grisaille. Pourtant, j'aime cette construction géométrique. Où est-ce ? Phillip Street. La façade de grès jaune en bas à droite, c'est le Musée de Sydney.

Les cent ans de Central

1906-2006 : Central Station, la plus grande gare de Sydney, vient de fêter ses cent ans en août dernier. Elle révèle des trésors décoratifs à ceux qui veulent se donner la peine de les voir ou parfois de les chercher. Ce superbe panneau vitré habille une porte donnant accès à des bureaux administratifs fermés au public. Parmi les milliers de gens qui passent par cette gare tous les jours, bien peu ont dû le voir. C'est beau, non ?

Lundi matin dans le train

Depuis la Central Coast, plus de soixante mille personnes vont tous les jours travailler à Sydney. Cela représente une heure et demie de train sur une ligne vieillote mais spectaculaire : quand on entre dans le parc national de Ku-Ring-Gai, la voie longe les rives de la Hawkesbury River et le paysage est d'une incroyable beauté sauvage. Ma voisine, toute occupée à tricoter, ne lève guère le nez pour en profiter... Quant aux traces sur la vitre, c'est la dernière mode en matière de vandalisme ferroviaire : on raye les fenêtres pour graver sa marque. C'est fun non ?

Chaud, chaud, chaud

Je travaille en centre ville mais j'habite sur la côte au nord de Sydney. J'en profiterai pour vous montrer les environs, les plages par ici sont magnifiques. Ici hier soir, une chape de nuages épais est apparu au coucher du soleil, projetant sur les eaux immobiles du lac Tuggerah une ombre lourde. Ce matin, un vent d'ouest brûlant souffle en tempête, nous apportant par bouffées violentes un air étouffant venu tout droit du désert... une manifestation du réchauffement de la planète ?

Le pont des arts

Pendant quatre jours du 21 au 24 septembre, une quarantaine d'artistes donnent libre cours à leur créativité sur le bitume du pont piétonnier de Pyrmont Bridge. L'une a dessiné une marelle comme dans les cours d'école (temps d'exécution 2 minutes et demie je pense) puis s'est tirée : artiste conceptuelle ou je-m'en-foutiste patentée ? En tout cas, pour les autres c'est un travail de longue haleine. Au deuxième jour, aucun n'est près d'avoir fini. Les visiteurs sont invités à voter pour le Prix du Public. Ici, ce sont surtout la posture et le chapeau de l'artiste qui m'ont séduits...
"Chalk the Walk" sur Pyrmont bridge, jusqu'à dimanche soir.

Brume bleue sur la baie

Promenade matinale dans le jardin botanique près de l'opéra. De l'autre côté de la baie, les rives nord apparaissent en ombres bleues. Brume de beau temps, la journée promet d'être chaude. Pas grave, relax, c'est vendredi. Dans beaucoup de bureaux de Sydney, il y aura cet après-midi une petite fête TGIF. TGIF ? Thank God It's Friday ! L'occasion de boire un coup avec les collègues à la santé du week-end qui arrive. Il y a ça là où vous bossez, vous ?

Un taxi jaune

Les bateaux-taxis de Sydney sont célèbres. Petit matin, pas encore d'équipage à bord. Aucun souffle ne ride la surface de l'eau, aucun passage de bateau n'a encore brisé le reflet parfait. Je saisis l'instant et puis je file au bureau en me disant que ce serait bien amusant de prendre un taxi jaune pour aller travailler - et encore plus amusant d'en prendre un pour ne pas aller travailler !

Bienvenue à Chinatown

Ce portail rouge aux tuiles vernissées vertes marque l'entrée de Chinatown. De chaque côté, deux lions assis en gardent l'accès. Mais en décalant mon angle de vision sur le côté, j'ai occulté les lions et trouvé à la place deux curieuses girafes en marbre blanc dont on se demande ce qu'elles font là : ces bestioles ne sont ni chinoises, ni australiennes ! Les girafes ont mangé les lions, de quelle fable est-ce la morale ?Quoi qu'il en soit, bienvenue à Chinatown.

En avant la musique

Puisque je vous ai parlé hier d'intégration des immigrés, il était logique que je vous emmène aujourd'hui à Chinatown. Cette pub pour l'IPod se retrouve en ce moment sur tous les abribus de Sydney mais ici dans Chinatown elle prend une tournure particulière avec les néons des boutiques chinoises qui balancent leurs reflets exotiques sur l'affiche. L'électronique rencontre la musique, qui rencontre le mouvement, qui rencontre la couleur. Action !
PS - petit cours de prononciation: en anglais, l'IPod se dit aïe-pod, vous y avez pensé ?

Fair Dinkum ??!?

Le gouvernement a annoncé cette semaine son intention de rendre plus difficile l'accès à la citoyenneté australienne, entre autre en introduisant des examens d'anglais et de culture australienne. Interrogé sur l'effet que cela aurait sur les candidats à la citoyenneté, le premier ministre John Howard a répondu avec une mine de matou matois : "s'ils sont Fair Dinkum, ils n'auront aucun problème !". Fair dinkum ? Le choix de ce mot n'était évidemment pas innocent : parmi ceux d'entre nous qui ne sont pas "made in Australia" comme la jeune fille de ma photo, combien sauraient ce que ça veut dire ? Faut-il penser que cela va faire partie du test, au côté d'autres mots du folklore du bush tels que swag, damper, bush tucker ou billy tea ? Je n'ose demander si la connaissance de quelques mots aborigènes serait au programme...
Pour savoir ce que veut dire Fair Dinkum, lisez les commentaires.

Samedi matin à la plage

La plage. Sans aucun doute une des choses que j'aime le plus en Australie. Un matin calme, sans vent (il se lève d'habitude vers midi), un ciel parfaitement bleu, de longues vagues émeraude et un invraisemblable sentiment de paix. Tout est bien. C'est un samedi matin à la plage.

La dame dans l'arbre

Cliquez sur la photo, agrandissez-la, et vous verrez mieux la dame dans l'arbre, visage sombre entre les branches. C'est le reflet d'un tableau exposé dans une galerie en face de ce magasin de Paddington. J'aime furieusement cette apparition mystérieuse. J'ai pris cette photo la semaine dernière. Hier je suis repassée par là, l'expo a été décrochée et puis le printemps a avancé et les bourgeons sont devenus feuilles. Le petit miracle de cette apparition éphémère n'existe plus que par ma photo.

L'Hôtel Palisade

L'hôtel Palisade est un curieux édifice. Situé dans un quartier plutôt délabré près du port de commerce et du pont, il témoigne d'une aberration urbanistique comme toute ville en connait : au moment où il a été construit, il était prévu que d'autres bâtiments similaires viennent équilibrer sa masse... mais ils ne sont jamais venus - alors l'hotel Palisade reste planté seul au coin d'un morne carrefour sur Hickson Street. Morne ? Et les pompiers alors ? Oh, ils sont juste venus réparer un lampadaire défectueux en face. Et l'effet Tour de Pise ? Simple effet de cadrage, bien sûr !

Ici, bientôt... trois kangourous

Ca vous dirait de caresser un kangourou, de voir un koala de près ? Evidemment ! C'est le rêve de tout touriste en Australie. Alors l'Aquarium de Sydney s'agrandit. Toute la ville bruit du claquement des drapeaux qui l'annoncent : ici bientôt s'ouvrira Sydney Wildlife World qui vous permettra de voir toute la faune australienne sans quitter le centre ville. La disneylandisation du monde est en route, et elle s'accélère. Concentrer le monde "sauvage" dans quelques mètres carrés en pleine ville, ça arrange tout le monde : le touriste pressé et le promoteur peu scrupuleux. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

1891

Passage couvert du Strand Arcade, détail de vitrail : ces petites anémones n'ont rien d'australien. Cette galerie marchande construite en 1891 et typique de l'ère victorienne a été nommée The Strand en référence à la rue de Londres du même nom qui pendant longtemps a été LA référence en matière de shopping élégant. Il a bien fallu attendre encore une quarantaine d'années avant que les stylistes et artistes australiens commencent à travailler sur l'idée qu'ils pourraient apporter au monde un style unique, véritablement australien, en s'inspirant des paysages, de la flore, de la faune et des couleurs locales.

Pique-nique interdit

Encore des nuages noirs et des trombes de pluie aujourd'hui, pas question de manger en terrasse ou de pique-niquer dans un des nombreux parcs. Déjeuner à l'intérieur obligatoire. Ici dans le joli passage couvert du Strand, photo prise depuis la galerie du premier étage. A côté des clients attablés passent des promeneurs aux parapluies refermés mais dégoulinants.

Il pleut sur mon coeur

Encore une grosse journée de pluie. Cette photo a été prise depuis ma voiture, à travers le pare-brise mouillé. Je me réfugie à l’intérieur et en surfant sur le net je découvre Beirut Daily Photo. Le site s'ouvre en avril 2006 sur des photos (très) amateur d'une ville insouciante : ballons, cafés, monuments, plages. Puis tout bascule et c'est la guerre. L'auteur est évacué et quitte la ville. Il poste encore jusqu'à fin juillet des photos (professionnelles) montrant des bombardements, les décombres et des blessés évacués sur des civières. Le site est maintenant fermé. Réouvrira-t-il? Je prends conscience de la chance que nous avons, nous, de photographier au quotidien des rues paisibles. La paix est-elle un luxe ? En tout cas, ça se savoure et ça se travaille. Puissions-nous tous y oeuvrer.

Chez toi ou chez moi ?

Samedi soir, rencontre. Les corps se rapprochent, se collent, et sous une apparente légèreté le désir devient si fort qu'il ne reste plus qu'une question : on va chez toi ou chez moi ?
"Your place or mine?" par Sally Lange fait partie d'une exposition collective de sculptures, jusqu'à demain seulement au Darling Centre, Sussex Street. Magnifique.
Renseignements : www.sculptorssociety.com

Sydney fait son cinéma

Ca a été une journée de bourrasques, d'averses et d'éclaircies qui se pourchassaient plus vite que Tom et Jerry dans mes dessins animés préférés. Je suis sortie un peu plus tôt du bureau, espérant un trait de lumière au coucher du soleil. Je me suis retrouvée sous la pluie et puis tout à coup j'ai eu droit au grand jeu : Hollywood, Las Vegas et le trésor de Toutankhamon tout en un. Quel spectacle !
PS - mon bureau est dans un des petits immeubles de gauche, c'est à peine à 10 minutes à pied.

Bondi - l'art est partout

Il y en a des choses à regarder sur la plage de Bondi : du sable blond, des vagues trop bleues, les corps sculptés et bronzés des locaux, les corps blancs des touristes ébahis d'être là, le ballet incessant des baigneurs, des coureurs, des surfeurs … Mais en tournant le dos à la mer, on trouve sous les encorbellements du côté sud de la plage des endroits où la roche nue révèle sa splendeur avec une candeur que je trouve proprement bouleversante. L’art est partout ! Mais c’est le regard de l’artiste qui le révèle au monde...

Un matin ordinaire dans la city

Circular quay, 8 heures du matin. Vous descendez du ferry, vous finissez à pied jusqu'à votre bureau tout en parcourant les titres du journal. Vous apprenez qu'il sera fait à Steve Irwin des funérailles nationales. On le décrit comme un défenseur passionné de la nature; il y a des photos de lui en train de sauter sur le dos d'un crocodile. Vous vous dites que votre vie citadine est bien éloignée de cette Australie sauvage. Un peu plus loin, comme d'habitude, vous vous arrêtez pour acheter votre cappuccino à emporter; il vous est servi dans un gobelet en polystyrène comme on en jette quinze mille à Sydney tous les jours - mais vous n'y pensez pas. C'est un matin ordinaire dans la city.

Plus australien, tu meurs !

Steve Irwin, le célèbre chasseur de crocodiles, est mort hier frappé au cœur par une raie alors qu’il plongeait sur la grande barrière de corail pour filmer un documentaire. Tous les journaux font leur une sur ce sujet aujourd’hui ; il était jeune, passionné et très populaire. Ce matin, le propriétaire du ‘fish & chips’ du coin de ma rue (Pinky’s take away) exprime sa tristesse sur le panneau devant son magasin : sous les mentions habituelles "Size does matter" (plus gros c’est mieux, référence à la taille des parts qu’ils servent) et "Under new management" (nouveau propriétaire), il a ajouté "Crikey, wot a sad loss" (quelle triste perte). 'Crikey', qui exprime la surprise, était l'exclamation fétiche de Steve Irwin. Plus australien que tout ça tu meurs : le sympathique héros, le fish & chips, l’orthographe approximative (wot au lieu de what), la touchante sincérité mais aussi l’absence de réflexion (ou d’effort ?) conduisant à l’hilarant téléscopage des messages…
PS – Si vous cliquez sur la photo pour l'agrandir, vous verrez que le petit panneau à côté (la pub pour les glaces Maxibon) dit : "Dans la nature, les lécheurs ne survivent jamais". Pure coîncidence bien sûr mais que faut-il en penser ?

L'oeil de Wolloomooloo

En contrebas de la cathédrale St Mary's, la petite rue de Cathedral Street descend vers Woolloomooloo, un quartier ancien autrefois pourri maintenant plutôt branché. On trouve par là une galerie qui expose en ce moment de surprenantes créations mi-bois mi-métal. En travaillant sur le reflet dans la vitrine, voilà mon troublant bioman surveillant la rue. J'adore !

Le printemps à la mer

Après le printemps en ville vendredi (magnolia dans Darlinghurst Street), voici le printemps au bord de la mer (Toowoon Bay à côté de chez moi). Journées exceptionnellement chaudes ce week-end, 28° (8° au dessus de la moyenne saisonnière) : du monde à la plage, première baignade de la saison pour beaucoup et coup de soleil pour moi. Seuls déçus : les surfeurs ; les vagues étaient franchement maigrelettes...

Porte d'entrée : tirez !

Hier j'avais vraiment envie de vous parler du printemps, mais le 1er septembre était aussi l'occasion pour tous les membres de City Daily Photo du monde de travailler sur un thème commun : porte, portail ou entrée. Alors aujourd'hui avec un jour de retard je vous invite à tirer la porte du musée maritime de Sydney. C'est une porte de service, pas l'entrée principale, mais en reflet dans la vitre on voit la réplique du bateau de James Cook, l'Endeavour. Nous reviendrons, il est très sympa ce musée...

Quoi ? C'est le printemps ?!?

Déjà il faut s'habituer à l'hémisphère sud : l'hiver c'est l'été et l'été c'est l'hiver - soit. Mais il y a mieux : aujourd'hui, c'est le printemps ! Foin des solstices et des équinoxes, les australiens ont décidé de changer de saison les 1er mars, 1er juin, 1er septembre et 1er décembre. Alors aujourd'hui, officiellement, c'est le printemps. Seulement moi, ça m'énerve qu'on ne respecte pas les rythmes naturels. Et vous savez ce qui m'énerve le plus ? C'est qu'ils ont raison, le printemps est vraiment là : regardez ça !